Technologie et économie d’énergie : un tandem gagnant ?

Imaginez un bâtiment qui soit en mesure de réguler tout seul sa consommation d’énergie ou de communiquer avec les édifices voisins pour échanger avec eux de l’eau chaude ou de l’énergie. Ce futur existe déjà partiellement, mais, comme toute innovation, il fait débat. Petit détour par l’univers du « smart building » pour en savoir plus.

Le smart building quésaco ?

Tout d’abord, petit cours d’anglais ! Qu’est-ce qu’un « smart building » ? C’est ce que l’on appelle au Québec (mais aussi en France 😊) un bâtiment intelligent. Et comment rend-on un bâtiment intelligent ? Un peu comme une voiture d’aujourd’hui : en le bardant de capteurs et en le préparant pour qu’il puisse être compatible avec les protocoles d’échanges de données qui existent. Comme pour les voitures, on va ainsi pouvoir connecter son téléphone et piloter certaines fonctions, rendre possible l’interaction de la voiture ou du bâtiment avec son environnement, etc. On peut penser à tout.

Ce parallèle avec la voiture n’a pas été choisi par hasard, certains proposent ainsi qu’un bâtiment soit mesure de proposer « spontanément » un moyen de transport adapté aux gens qui le quittent. D’autres, pensent qu’il serait très intéressant d’utiliser les batteries des voitures électriques stationnées à proximité pour alimenter temporairement l’édifice. Cela éviterait de démarrer des centrales au charbon ou au gaz comme on le fait maintenant. Un « démonstrateur » (bâtiment prototype) devrait ainsi voir le jour dans le cadre des constructions nécessaires aux Jeux Olympiques de Paris 2024.

Le bal des capteurs

Reste que la comparaison avec une voiture s’arrête là. Une voiture est petite, extrêmement petite, comparée à un immeuble ou même une maison. Rendre un bâtiment intelligent demande donc un nombre important de capteurs, mais aussi de dispositifs capables de collecter l’information ou de l’analyser. Tout cela doit être produit et donc pollue, demande de passer des câbles… et peut tomber en panne. En revanche, dans l’optique de réguler la température ou de détecter une lumière restée allumée sans que personne ne soit présent dans un lieu, cela est un atout indéniable. On souhaite aussi que les bâtiments soient en mesure d’utiliser les ressources présentes sur place et de les gérer. Il existe ainsi des logements qui sont chauffés partiellement grâce à la chaleur dégagée par des calculateurs informatiques. On pense déjà que que le four d’une boulangerie sera en mesure de partager sa chaleur pour chauffer l’eau des autres lieux alentours.

Le débat sur la technologie

Mais, le débat fait rage aujourd’hui pour savoir s’il est vraiment nécessaire de créer des bâtiments aussi complexes. Ainsi, au travers du challenge CUBE.S, en tant qu’utilisateurs des collèges et lycées, vous êtes ces capteurs. Vous éteignez (du moins on l’espère), les éclairages non nécessaires, vous fermez des fenêtres oubliées ouvertes. Vous êtes aussi en mesure de réaliser un « monitoring » (suivi) des performances puisque c’est ce qui permet d’établir le classement du challenge.

Bien entendu tout cela ne se fait pas en temps réel, mais les détracteurs des bâtiments intelligents estiment ainsi que c’est en rendant les utilisateurs responsables qu’on réalisera le plus d’économies d’énergie. Certains débats actuels leur donnent raison. On sait que si rien n’est fait, les échanges de données pollueront autant que le trafic automobile en 2025.

La frugalité, une réponse possible

Comme nous le montre souvent l’histoire, la réalité de demain sera certainement à mi-chemin entre ces deux perspectives. Mais une chose est sûre. Actuellement, différentes études s’accordent à dire qu’environ 60% de la pollution d’un bâtiment est dû à sa construction. Il est donc essentiel de construire d’une manière la plus « frugale » possible, c’est-à-dire en réduisant à ce qui est nécessaire les matériaux utilisés, mais aussi les équipements.

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