Comment penser l’après pétrole ?

Cube Info : Votre nouvelle rubrique qui résume brièvement une actualité liée à l’énergie ! Pour cette première édition, retour sur un article du Monde : “les défis du zéro pétrole” qui dessine les enjeux de la transition énergétique, avec un focus sur celui que l’on appelle l’or noir…

Ah la transition énergétique ! Voilà une expression qu’on entend partout et que les Cubistes connaissent bien !

Mais qu’est-ce que cela veut dire concrètement lorsque que l’on s’intéresse à quelque chose d’aussi concret et présent dans nos vies que le pétrole ?

Le journaliste du Monde Adrien Pécout s’est demandé, dans un article du 16 janvier 2022, si l’humanité pouvait se passer de “cette huile miracle à la fois source d’énergie et de matériaux essentiels à notre civilisation et menace pour sa survie”…

Il faut changer les comportements…


Lorsque l’on pense à l’après-pétrole, il faut bien prendre conscience de son omniprésence dans nos modes de vie actuels. En effet, si le pétrole est majoritairement utilisé comme carburant, c’est également une matière première indispensable à l’industrie du raffinage pétrochimique (13 % de la consommation de barils en 2019).
Sacs en plastique, vêtements synthétiques, cosmétiques, peintures… et même des pièces d’éoliennes ou de panneaux solaires, ou produits de santé : « un médicament comme l’aspirine s’obtient à partir du benzène et du propylène, deux briques de base issues du pétrole », ajoute Benoît Louis, directeur de recherche au CNRS et à l’université de Strasbourg.

De plus, « Il sera difficile de parvenir à un monde à zéro plastique », constate Christian de Perthuis, fondateur de la chaire Economie du climat à l’université Paris-Dauphine. “Il y a des usages plastiques scandaleux et inutiles, mais, dans certains cas, il semble encore compliqué de substituer la matière première pétrolière à une autre pour fabriquer ces plastiques. Notamment en ce qui concerne les multiples usages sanitaires dans les systèmes de santé.”

La demande en pétrole n’a donc jamais été aussi forte qu’aujourd’hui et « avec les enjeux liés au réchauffement climatique, ce n’est pas tant du côté de l’offre que du côté de la demande que l’on va se débarrasser du pétrole, et je crois que cela arrivera plus vite qu’on ne l’imagine » poursuit l’économiste.

En France, SNBC (Stratégie Nationale Bas Carbone) pose deux conditions pour sortir des énergies fossiles (qui représentent plus de 60 % de la consommation finale d’énergie du pays aujourd’hui). Il faut augmenter la production d’électricité à faible émission de carbone (à partir de sources renouvelables ou nucléaires) tout en réduisant considérablement la consommation globale d’énergie. Autrement dit, il va falloir remplacer l’énergie d’origine fossile par de l’électricité propre et surtout, il va falloir faire des économies d’énergie.

…pour aller vers la sobriété


« Dans la société, le pétrole est l’équivalent du système sanguin pour un organisme, changer le système d’irrigation énergétique suppose de modifier l’organisation des organes vitaux, estime Matthieu Auzanneau, directeur de The Shift Project, cercle de réflexion sur la transition énergétique. Il n’existe aucune alternative au pétrole aussi commode, avec autant de qualités, cumulant les fonctions de stock et de flux en abondance, donc il faudra que ces organes vitaux fonctionnent de manière beaucoup plus sobre. »

L’article évoque également un rapport de l’AIE (Agence Internationale de l’Énergie), selon lequel cette réflexion est d’autant plus nécessaire que le pic de production de pétrole a déjà été dépassé en 2008, obligeant les compagnies pétrolières à mener des explorations souterraines ou sous-marines de plus en plus lointaines et donc de plus en plus coûteuses.

Mais alors qu’en est-il de l’efficacité énergétique ? et quelle sobriété ?

On apprend que si le premier concept signifie une optimisation à un niveau continu (meilleure isolation des bâtiments par exemple), le second nécessite de repenser profondément les relations sociales. Par exemple, en réduisant la température du chauffage en hiver ou en éteignant les appareils électriques lorsque l’on ne s’en sert pas… des écogestes que nos Cubistes connaissent maintenant par cœur, et qui sont à la base de toute action pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

Alors prenons tous exemple sur nos collégiens et lycéens engagés au quotidien, et œuvrons concrètement pour la planète !


LE SAVIEZ VOUS ?

Contrairement à ce que nous pourrions penser, les plus grandes réserves de pétrole ne se trouvent pas dans les pays du Golfe ni en en Moyen-Orient. C’est en réalité le Venezuela qui possède la plus grande réserve de pétrole au monde avec plus de 300 milliards de barils soit 17,7% des réserves prouvées dans le monde. (Données du BP Statistical Review 2016.)

Thème(s)
Partagez